On ne compte plus les rituels, les livres, les retraites dédiés à la lune. Que faut-il garder (ou pas) du pouvoir de cet astre qui illumine l’imaginaire collectif depuis la nuit des temps?
Nous étions les premiers étonnés quand nous avons posé la question sur Instagram : vous avez été plus de 80% à déclarer croire/pratiquer les rituels à la lune. 80%! C’est énorme! Et il y avait même des hommes! Alors nous avons décidé de creuser le sujet.
La lune c’est environ 12 pleines lunes par an, soit un cycle d’en moyenne 29,53 jours. Elle croît entre la nouvelle lune et la pleine lune, décroît entre la pleine lune et la nouvelle lune. C’est une force d’attraction en application directe de la loi de la gravitation de Newton qui attire et déplace les masses d’eau de la terre – un peu à la manière d’un aimant, même si le phénomène n’est pas magnétique.
Traditions et biais cognitifs
Quel est son véritable lien avec les problèmes de sommeil, des cheveux coupés qui repousseraient plus vite ou une sexualité exacerbée? Côté communauté scientifique, les réponses sont unanimes : ces croyances populaires se passent de génération en génération via de puissants biais cognitifs. Exemple : l’humain a besoin d’obscurité pour dormir, les peuples primitifs dormaient donc moins bien les nuits de pleine lune. Mais aujourd’hui, si vous avez des volets et des rideaux opaques, il n’y a aucune raison pour que votre sommeil soit perturbé. Sauf que, si un jour de pleine lune, vous avez mal dormi, vous allez forcément vous dire que c’était à cause de la lune (et pas du stress ou d’un dîner un peu lourd) : c’est le principe du biais cognitif.
« Si vous avez des volets et des rideaux opaques, il n’y a aucune raison pour que votre sommeil soit perturbé »
À l’inverse si vous dormez comme un bébé un soir de pleine lune, vous ne vous en souviendrez plus et vous n’associerez pas sommeil et lune. Grosso modo, sur une base nourrie par les traditions, on retient l’association, même rare, et elle vient renforcer la croyance initiale. Idem pour la sexualité : la pleine lune influence le comportement de certains animaux comme les mollusques et les crustacés qui ont adapté leur cycle reproductif au rythme des grandes marées, ou la vie sexuelle des amphibiens (dont 80% des espèces vivent la nuit) qui, à la lumière de la pleine lune, peuvent mieux reconnaître des partenaires de leur espèce – mais, a priori, pas celle des humains! Même en les connaissant, on n’échappe jamais totalement aux biais cognitifs.
Jeûner les jours de pleine lune
Si on redoute de mal dormir, on peut s’aider en évitant les excitants, en mangeant léger pour faciliter la digestion et en privilégiant les aliments précurseurs de mélatonine (banane, œuf, pomme de terre, laitue, camomille, lavande…).
Parce que la pleine lune « attire » les masses d’eau, et que notre corps en est constitué à environ 70%, c’est une période du mois où l’on peut faire de la rétention. Quelques jours avant, pendant et après, la pleine lune, il est utile de boire beaucoup (au moins 1,5 litre) pour mieux éliminer. Les tisanes drainantes, les drainages lymphatiques ou la natation peuvent aussi aider. Certains naturopathes disent que c’est le meilleur moment pour réaliser un jeûne intermittent, sur une plage horaire de 16 heures (16h/8h du matin, ou 20h/midi) afin d’alléger le système digestif et de relancer la détox naturelle de l’organisme. Dans le calendrier ayurvédique, c’est d’ailleurs une tradition : on jeûne selon le cycle de la lune (chaque 11ème jour après, baptisé ekadashi). Sans parler de « pouvoirs » mystiques, dans une société moderne complètement déconnectée de la nature, le cycle de la lune peut être utile pour s’y resynchroniser.